Suite à l’AG qui s’est tenue le 18 mai, vous pouvez retrouver sur le site institutionnel d’Orange :
- les réponses du Conseil d’administration aux questions écrites, dont celles de la CFE-CGC Orange et de l’ADEAS
- la réponse au point mis à l’ordre du jour par le Conseil de surveillance Orange Actions, qui représente les personnels actionnaires à l’AG, portant sur la politique du Groupe en matière d’égalité H/F
- le résultat du vote des résolutions (vous pouvez retrouver ici les votes du Conseil de surveillance Orange Actions et de la CFE-CGC Orange)
- et, si vous l’aviez manquée, l’expression des élus du CSEC (Comité Social et Économique Central de l’UES Orange) à l’occasion de l’AG
Sur le vote des résolutions
Toutes les résolutions présentées à titre ordinaire par le Conseil d’administration d’Orange ont été validées par l’AG des actionnaires.
Les résolutions présentées à titre extraordinaire, qui nécessitent d’obtenir les 2/3 des suffrages exprimés pour passer, concernent essentiellement les délégations de compétences au Conseil d’administration de l’entreprise pour réaliser les opérations sur le capital de l’entreprise (émissions d’actions ou de valeurs mobilières complexes). Ces résolutions sont pour la plupart renouvelées tous les deux ans, en raison de leur durée de validité limitée dans le temps. Elles sont désormais décomposées de manière fine, pour segmenter les autorisations données en fonction du contexte (avec ou sans suppression des droits préférentiels de souscription – DPS -, hors ou pendant une éventuelle OPA sur les titres de l’entreprise), ce qui permet aux actionnaires d’exprimer précisément les pouvoirs qu’ils acceptent ou non de déléguer au Conseil d’administration de l’entreprise.
Cette année, toutes les résolutions concernant les opérations sur capital en période d’OPA (offre publique d’achat) sur les titres de l’entreprise ont été rejetées par l’AG, comme en 2019. Le droit d’émettre davantage de titres (« green shoe ») pour servir la demande en cas d’augmentation de capital a également été rejeté par l’AG, ce qui en revanche n’avait pas été le cas en 2019. Notons qu’aucune augmentation de capital n’est actuellement prévue chez Orange : la prochaine Offre Réservée aux Personnels (ORP), qui interviendra en septembre 2021, se fera sur la base d’un rachat d’actions sur le marché, pour laquelle le Conseil d’administration dispose des délégations nécessaires.
Quant aux résolutions alternatives présentées par le Conseil de surveillance Orange Actions, elles obtiennent des scores comparables à ceux des précédentes AG, un peu plus favorable pour celle qui demandait l’organisation d’Attribution Gratuites d’Actions (AGA) pour tous les personnels au même rythme que les plans d’actions de performances (LTIP) dédiés aux mandataires sociaux et aux cadres dirigeants. Ce qui apparaît pour nous comme un élément élémentaire de justice sociale au sein de l’entreprise n’est pas encore perçu comme tel par la majorité des actionnaires. Peut-être un peu de lobbying auprès des investisseurs à organiser par la présidente (CFDT) du Conseil de surveillance Orange Actions ?
Sur la politique du Groupe en matière d’égalité H/F et les indicateurs RSE
Les volontés affichées dans le discours de la Direction ou un certain nombre d’accords d’entreprises sont certes positives. L’exécution n’est pas toujours au rendez-vous, et mérite donc de faire l’objet d’un suivi précis par les représentants des personnels dans toutes les entités du Groupe.
Pour pondérer les « cocoricos » de la Direction, nous nous contenterons ici de vous renvoyer vers les analyses de la CFE-CGC Orange concernant l’index d’égalité sur les salaires : pour obtenir son joli score, l’entreprise applique une « tolérance » de 5% sur les écarts de salaires, qui lui permet d’afficher un écart moyen pondéré de 0,38% d’écart salarial entre les hommes et les femmes… qui ne correspond pas à la réalité de l’entreprise.
On peut aussi rappeler, toujours dans le registre « social » de la RSE, que le « baromètre salarié », censé intégrer un critère social dans la rétribution variable des dirigeants de l’entreprise, impacte aussi la rétribution de tous les personnels cadres s’ils utilisent ce sondage pour faire remonter la réalité des difficultés rencontrées.
Cela invite évidemment à la plus grande vigilance dans la lecture des indicateurs utilisés pour dire que « tout va très bien, Madame la Marquise » et gratifier les dirigeants en conséquence… mais pas forcément les personnels.
Plus globalement, les personnels qui ont suivi la diffusion de l’AG des actionnaires ont été frappés par le « grand écart » entre le discours tenu en externe, qui glorifie les résultats obtenus même en période de crise et l’engagement sans faille des « héros des réseaux », et celui qui prévaut en interne, où les résultats sont analysés beaucoup plus sévèrement, pour justifier les réductions de coûts qui doivent s’intensifier partout (baisse des effectifs par non remplacement de l’essentiel des départs en maison mère, licenciements en Espagne, et baisse de tous les taux d’augmentations salariales ou de rétribution complémentaire, tels que l’intéressement, sur lequel nous aurons l’occasion de revenir prochainement).