L’ADEAS (Association pour la Défense de l’Épargne et de l’Actionnariat des Salariés de France Télécom-Orange) représente et défend les intérêts des personnels actionnaires du Groupe France Télécom.
Rappelons que tous les personnels du groupe sont actionnaires et qu’ensemble ils détiennent 4% du capital (deuxième actionnaire derrière l’État). Face au contexte dramatique, l’ADEAS entend donc manifester son entière solidarité avec les salariés de l’entreprise, et rappeler que la priorité doit être accordée au véritable capital, le capital humain : les hommes et les femmes qui font l’entreprise dans le long terme.
L’ADEAS demande à la Direction de France Télécom de prendre la pleine mesure de ses responsabilités. Les salariés actionnaires attendent des gestes forts, qui permettent de tourner le dos à une logique de court terme, au profit d’un vrai projet industriel et collectif. Elle demande :
– La baisse immédiate du niveau des dividendes, qui saignent actuellement l’entreprise, au détriment de l’investissement et du désendettement.
– L’arrêt de la distribution de stock-options, qui a dévoyé le management de l’entreprise : les yeux rivés sur les cours de bourse, les plus hauts dirigeants en sont devenus incapables de piloter l’entreprise en tenant compte du facteur humain.
– L’arrêt d’une politique uniquement basée sur la réduction des coûts, où les personnels ne sont plus considérés que comme une charge, et qui abîme l’image de notre entreprise. Il faut au contraire permettre aux équipes de mettre en œuvre une offre de qualité, au bénéfice du service rendu à la clientèle.
– La reprise de l’investissement dans les réseaux du futur, tels la fibre, afin que l’entreprise reste au top niveau de la technologie et puisse préparer les services de demain qui assureront sa pérennité.
L’ADEAS demande également à l’État de prendre toutes ses responsabilités dans l’organisation d’un marché des télécommunications qui profite à l’intérêt national, et notamment de légiférer sans attendre pour :
– Interdire les délocalisations à tous les opérateurs exploitant des ressources appartenant au patrimoine national, telles que les fréquences radios mises en concession au travers des licences 3G. Si une telle mesure s’applique à l’ensemble des opérateurs, il n’y aura pas distorsion de concurrence. Cela permettra en revanche de retrouver 15 à 20 000 emplois en France, particulièrement nécessaires en période de crise.
– Mettre en place un cadre réglementaire stable et réaliste pour le déploiement de la fibre, assurant aux entreprises qui prennent le risque d’investir qu’elles ne seront pas pénalisées. Il faut permettre à France Télécom de faire ce qu’il a fait pour le déploiement de l’ADSL, et calquer l’organisation du marché de la fibre optique sur un modèle similaire. Ce nouveau réseau doit se mettre en place pour plusieurs décennies, il sera une infrastructure essentielle pour l’économie française : il ne doit donc pas être considéré comme le terrain d’expérimentation de modèles hasardeux.
– Légiférer pour interdire les attributions de stock-options, qui constituent aujourd’hui une part disproportionnée dans les revenus des dirigeants d’entreprises, et qui peuvent s’avérer aussi toxiques que les bonus des traders pour la pérennité des entreprises.
L’ADEAS milite pour un capitalisme à visage humain, où les bénéfices sont véritablement partagés entre les salariés et les actionnaires, où la stratégie industrielle garantissant la pérennité de l’entreprise prend le pas sur les stratégies financières de court terme.
Si on tue la poule, il n’y aura plus d’œufs !
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