Critiqué par les syndicats, le dividende de France Télécom est de nouveau sous le feu des projecteurs.
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Exane, par exemple, ne table plus que sur un dividende proche de 1 euro cette année et de 0,75 euro par action l’an prochain. La baisse est sensible puisque, l’an dernier, le groupe détenu à 27 % par l’Etat a versé un dividende de 1,40 euro par action.
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Lors des « road-shows », les dirigeants de l’opérateur ne se sont pas exprimés sur le niveau du dividende. En revanche, ils ont mis en avant les difficultés rencontrées en France et la détérioration de l’économie européenne. Leur priorité est de réduire la dette, qui atteignait 31,2 milliards fin juin.
La baisse de la rémunération des actionnaires pose un problème à Bercy. D’autant que le dividende de France Télécom est pratiquement la seule source de revenus du Fonds stratégique d’investissement. L’Etat a reçu environ 1 milliard d’euros de la part de France Télécom en 2011. Ce chiffre pourrait être ramené à 700 millions d’euros cette année puis à 570 millions en 2013. Un manque à gagner important en cette période de disette budgétaire.
L’article complet dans Les Échos.
Note de la rédactrice :
Précisons qu’il ne s’agira pas d’une « nouvelle » baisse du dividende, mais d’une baisse tout court, puisque le dividende est resté à 1,40 euro depuis 2008, juusqu’à l’exercice 2011 inclus, pour lequel l’Assemblée Générale des actionnaires a voté la reconduction à 1,40 euro.
Si baisse il doit y avoir, pour la première fois depuis que France Télécom est cotée en bourse, ce sera au titre de l’exercice 2012, pour un versement en 2013.
Ce serait donc une bonne idée que les analystes prennent les quelques minutes nécessaires à la vérification de leurs informations sur les entreprises. Si le reste est à l’avenant, ça en dit long sur la fiabilité de leurs notations et de leurs fameux « consensus » ! Intox… toxique ! Nous le disons depuis longtemps, inféoder le pilotage des entreprises à l’appréciation des spéculateurs est tout à fait catastrophique : non seulement c’est sacrifier la stratégie industrielle à des stratégies financières de court terme, mais c’est aussi se mettre sous les fourches caudines d’une surveillance bien peu précise.
Quant à l’État, il faudra qu’il choisisse son camp ! Le dividende, ou l’investissement et l’emploi. On aimerait un peu de cohérence entre ce qui est demandé aux entreprises en général, et ce que l’État exige de celles dont il est actionnaire. Certes, tout le monde doit contribuer à l’effort national en période de crise, mais sans obérer le futur pour autant. Le rôle d’une entreprise comme France Télécom n’est certainement pas en priorité de remplir les caisses de l’État, mais bien de développer des réseaux de télécommunications et des offres de services utiles à l’ensemble de l’économie nationale. Il serait temps de sortir enfin de la « pensée unique », avant qu’elle nous ait tous tués.