Le nombre de représentants du personnel dans les conseils a quasiment triplé depuis 2013, et la loi Pacte va encore renforcer leur poids.
C’est une révolution douce, presque invisible. Le mouvement n’en est pas moins marquant : dans un capitalisme français où tout a longtemps paru se jouer entre amis, les salariés commencent à se frayer un chemin jusqu’au saint des saints : les conseils d’administration des grands groupes. Et à y faire entendre une autre voix. C’est ce que montrent les chiffres publiés mardi 16 octobre par l’Institut français des administrateurs (IFA) et Ethics&Boards.
Pas moins de 111 administrateurs représentant les salariés en tant que tels siègent désormais dans les conseils des 120 premiers groupes cotés en Bourse (SBF 120), selon les pointages de l’IFA. Leur nombre a bondi de 29 % en un an, et quasiment triplé depuis 2013.
A lire dans Le Monde du 16/10/2018
La loi Pacte ne fait évoluer les choses qu’à petits pas :
- passer de 2 administrateurs salariés pour 12 administrateurs au total à 2 pour 8 ;
- extension des règles concernant les administrateurs salariés aux entreprises régies par le Code de la Mutualité ;
- augmenter le droit à formation des administrateurs salariés, de 20 à 40h / an ;
- donner aux administrateurs salariés les mêmes droits qu’aux autres administrateurs, dont celui de siéger dans les Comités spécialisés du Conseil, et de se faire rembourser leurs frais de déplacement pour participer aux séances du Conseil.
On peut en effet parler de « révolution invisible »… même si en effet, ces mesures vont dans le bon sens (ce qui n’est pas la cas de toutes celles proposée dans la loi Pacte.